Depuis l’an 2000 aucun patient n’a manqué de sang en Guadeloupe, mais cette situation est fortement menacée aujourd’hui en raison du taux anormalement faible de dons de sang. Il faut savoir que le stock de produits sanguins est en dessous du seuil de sécurité et cela depuis plusieurs jours. 70 000 poches de globules rouges sont aujourd’hui en réserve alors qu’il en faudrait 100 000.

Nous avons besoin de sang Guadeloupéen

« Le seuil de sécurité est de 10 poches de sang de réserve. Aujourd’hui nous sommes passé en dessous de ce seuil et la situation est encore pire pour les groupes sanguins O et O négatif précisément, pour lesquels nous sommes à moins de 5 poches de réserve disponibles, déclare inquiet Stéphane Bégué, directeur de l’établissement français du sang (EFS) en Guadeloupe. D’autre part en Guadeloupe, depuis le mois de janvier la moyenne de prélèvement est de 24 poches par jour au lieu de 40 poches avant la crise sanitaire. » Sur le territoire, l’indice de générosité est de 2 %, ce qui veut dire que sur 100 personnes en capacité de donner, 2 le font réellement, dans l’Hexagone cet indice est de 4 %. « Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’il y a déjà un manque de don général au niveau national, que ce manque est déjà plus important en Guadeloupe (et dans les DOM) en temps normal et qu’aujourd’hui nous sommes encore en dessous de ce seuil déjà très bas, insiste le directeur. C’est donc un appel d’urgence vitale que nous lançons. » 

En 2021, environ 2700 patients ont reçu du sang et sur ces 2700 patients, 13 % sont des drépanocytaires, c’est à dire de jeunes patients en majorité qui doivent être transfusés très régulièrement. Ces drépanocytaires ont besoin de phénotypes sanguins qui ont les caractéristiques des communautés afro-caribéennes. « Le complément de poches de sang importé de l’Hexagone, est certes nécessaire, mais ne correspond pas parfaitement aux profils de transfusions dont nous avons besoin sur le territoire », explique Sréphane Bégué. L’enjeu principal de l’EFS est l’atteinte de l’autosuffisance territoriale en matière de dons de sang en Guadeloupe. La solidarité des Guadeloupéens n’est plus à démontrer. Aujourd’hui des vies sont menacées par cette forte diminution de dons. Gageons que la population saura se mobiliser en se rendant massivement dans les lieux de collectes afin de sortir notre île de cette pénurie.